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L’acheteur avisé renouvelle peu à peu sa cave chaque année, et s’efforce d’acquérir des vins jeunes afin d’économiser les frais de vieillissement. Voilà pour le principe. Mais tout dépend de la garde des millésimes proposés : certains, quoique très agréables, devront être bus rapidement, et il est donc inutile d’en stocker beaucoup, d’autres au contraire devront attendre longtemps dans un coin de la cave avant d’atteindre leur apogée, mais là vivront alors plusieurs années, et on se régalera d’avoir acheté en grande quantité. Reste l’hypothèse intermédiaire: un millésime difficile, qui peut être transfiguré par le savoir-faire du maître de chai ou au contraire massacré dès le pressoir; dans ces cas-là, mieux vaut bien connaître la propriété, ou se renseigner à l’avance. Que faut-il penser des millésimes 2000 et 1999 région par région?

 

Bordeaux 2000

 La campagne a été marquée par une longue période de temps sec (et non de sécheresse)avant les vendanges, et le millésime s’annonce comme le plus beau de la décennie depuis la trilogie 88-89-90; les merlots notamment se sont épanouis. Mais les progrès de la technologie ont engendré deux écoles: vendanges effectuées le plus tard possible et extraction maximale de raisins sur mûris conduisant à des tannins puissants, ou au contraire récolte à maturité exacte pour des vins parfaitement équilibrés. Dans les deux cas, stocker et attendre au moins 5 ans. Les blancs liquoreux de Sauternes et Barsac ont eu moins de chance: les pluies d’octobre ont commencé à tomber à la mi-vendange, et on ne retrouve sur le marché que la moitié d’une récolte normale (parfois 10% seulement selon les propriétés). La qualité demeure, mais le caractère emblématique du millésime ne justifierait pas une hausse des prix.

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Bordeaux 1999

 On se retrouve ici dans le troisième cas de figure évoqué plus haut, une année difficile qui a donné au savoir-faire des hommes l’occasion de s’exprimer pleinement. Un printemps doux favorisant l’apparition de champignons et d’insectes parasites, des vendanges plutôt précoces mais dès la mi-septembre un déluge qui durera trois semaines. Les grandes propriétés ont eu les moyens de multiplier les vendangeurs pour récolter très vite ;dans les autres, on a fait ce qu’on a pu. Mais partout on s’est surpassé pour tirer le meilleur du raisin récolté. De là à élaborer des vins de garde…Les blancs liquoreux – contrairement aux blancs secs, complètement « lessivés »- ont tiré leur épingle du jeu : là où les tries de nettoyage ont été effectuées, les degrés ont récoltés dépassent largement la fameuse référence des 20° , annonçant des vins à attendre patiemment ,très patiemment.

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Bourgogne 2000 

Oh ! que voilà un millésime disparate ! Exceptionnel dans le nord (chablis), il s’avère très chaotique dans le reste de l’appellation, les rouges de la Côte-de-Nuits l’emportant même sur ceux de la Côte-de-Beaune. Pour Vosnes-Romanée, Nuits-Saint-Georges, voire Chambolle-Musigny (en partie) , c’est assurément une bonne année ; les cortons également s’en tirent plutôt bien, mais pour le reste tout tient à l’âge de la vigne et à la détermination du vigneron (modération des rendements et rigueur de la trie).

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Bourgogne 1999 

Une genèse climatique très différente (floraison précoce, nouaison et véraison exceptionnelles, précipitations et ensoleillement alternés supérieurs à la moyenne), mais trop c’est trop et rien ne plaidait en faveur d’un grand millésime. La vendange n’a pas été mieux partagée, ensoleillée les quinze premiers jours de septembre, puis inégalement arrosée. La région a obtenu une dérogation pour dépasser les plafonds de rendement (atteignant ainsi les 56 hl/ha),mais c’est la qualité sanitaire du raisin qui aura sauvé le millésime. Nuits-Saint-Georges, Corton, Beaune, Volnay signent une année d’exception, sans doute comparable à 1959. Pour les autres il faudra trier à l’achat, déguster régulièrement, et ne pas hésiter à remonter dans la cave de jour les vins trop vite matures (du moins ceux achevés après les différents paliers).

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Côtes-du-rhône 2000 

Un vrai yo-yo de météo (froid, pluie, canicule, sécheresse) a donné une année très irrégulière, mais une récolte très abondante qu’il a fallu maîtriser. D’où au nord des rouges parfois un peu délayés, fruités mais sans potentiel de garde, voisinant avec d’autres superbement réussis ; et au sud des vins souffrant incontestablement d’un déficit d’acidité. Pour la plupart, ils sont très agréables à boire dès maintenant ; et certains d’entre eux – à choisir au coup par coup –pourront être oubliés quelques années dans la cave. Quant aux blancs, très réussis dans le nord, ils s’avèrent décevants dans le sud, à l’exception notable des Vacqueyras.

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Côtes-du-rhône 1999 

Janvier plutôt chaud et humide, février froid et sec, mars, avril et mai très secs et plus doux que d’habitude, floraison avec un peu d’avance aux premiers jours de juin (et au même moment gros orage de grêle sur le nord de Saint-Joseph et de la Côte-Rôtie), état sanitaire parfait jusqu’aux vendanges ensoleillées, tout concourait à un millésime remarquable pour les rouges définitivement classés en longue garde. Les liquoreux du sud de la région (Beaumes-de-Venise) ont bénéficié des mêmes atouts. Les résultats sont incroyablement diversifiés : on achètera avec prudence puis on attendra avec patience.

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Alsace 2000 

Les pinots ayant subi la pluie en pleine phase de maturation ont beaucoup souffert de la pourriture grise, mais les chasselas et surtout les muscats s’avèrent encore plus décevants. Les rieslings en revanche, plus tardifs, ont bien tiré leur épingle du jeu, tandis que les gewurztraminers sont beaucoup plus hétérogènes. Les meilleurs vignerons ont préservé une grande acidité qui permettra une longue garde.

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Alsace 1999 

La pluie en surabondance (presque un jour sur deux d’avril à août) et des journées de fortes chaleurs à peu près réparties ont naturellement conduit à une surproduction qu’il a fallu maîtriser. Les muscats sensibles à la coulure, ont particulièrement souffert ; les gewurztraminers ont connu des maturités inégales ; et les vendanges tardives et sélections de grains nobles, peu botrytisées, manquent de complexité aromatique.

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Champagne 

Les BSA (bruts sans année, assemblage de différentes vendanges) ne sont pas concernés ; quant aux millésimés, ceux de 1999 et 2000 attendront encore quelque temps à l’abri des caves de craie.

Autres régions 

Dans les autres régions de production, il est bien difficile de dégager une constante tant les terroirs sont variés (les côtes de Provence s’étirent d’Aix à Nice) et les vignerons différenciés par leurs moyens et leurs démarches. Ce qui est sûr, c’est que la technologie au pressoir et dans les chais a fait de tels progrès en une vingtaine d’années qu’il devient difficile aujourd’hui de faire un « mauvais vin ». Reste que la maîtrise des rendements n’est pas toujours rigoureuse, que la tentation de « boiser » pour être à la mode continue de faire des ravages, et que les vins d’emblée prêts à boire, tels la plupart de ceux du Nouveau Monde, continuent de gagner du terrain.

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